EXPOSITION LA TRÊVE Une installation de photographies et de textiles de Sophie Comtet Kouyaté, présentée par le Centre des monuments nationaux, à la Basilique Cathédrale Saint-Denis du 5 avril au 8 septembre 2024. 

EXPOSITION LA TRÊVE Une installation de photographies et de textiles de Sophie Comtet Kouyaté, présentée par le Centre des monuments nationaux, à la Basilique Cathédrale Saint-Denis du 5 avril au 8 septembre 2024. 

UN PROJET

LE GRAND VILLAGE
UN PROJET  LE GRAND VILLAGE

[La carte n'est pas le territoire.
La carte correspond à la représentation que l'on fait du monde, et le territoire est le monde tel qu'il est réellement]

La carte des quartiers riverains du canal Saint-Denis, dans le temps du chantier, cet interstice temporel où coexistent friches, quartiers en démolitions, en constructions, avenues ultra-modernes ou chemins d’avant façonnés par les strates de matières d’histoires industrielles et humaines… plan gommé par endroit, raturé, d’où émergent déjà les flèches, édifices, supports, surfaces lissées et lumières de l’hyper-ville à venir.
Communes, quartiers et territoires vont se fondre dans une même entité : le Grand Paris.
Une carte, un plan à l’état d’esquisse, d’essai, tout comme le récit qui peut en être fait,
juste avant l’arrivée des Jeux Olympiques, en 2024.

CANAL
SAINT-DENIS 2024

LES RÉALISATIONS entre 2019 et 2025
LES RÉALISATIONS entre 2019 et 2025

Un livre, une bible accueillera les 400 photographies, les textes des centaines d’habitants rencontrés, les écrits de Sophie Comtet Kouyaté et de Marie Astrid Adam et les 4 films réalisés d’ici 2024, année de l’ouverture des Jeux Olympiques.

4films « Canal Saint-Denis, la bascule d’un paysage » par Sophie Comtet Kouyaté
4films « Canal Saint-Denis, la bascule d’un paysage » par Sophie Comtet Kouyaté

4films
« Canal Saint-Denis, la bascule d’un 

 paysage » par Sophie Comtet Kouyaté

Un recueil de textes d’habitants, écrit en atelier tout au long de ces 5 années
Un carnet de voyage écrit par Marie-Astrid Adam
Une série de 400 photographies réalisées par Sophie Comtet Kouyaté
Une installation : [cartographie particulière d’une mutation] par Sophie Comtet Kouyaté
Une série de portraits thématique

Naissance du projet

À partir de 2013, Sophie Comtet Kouyaté s’est rendue chaque semaine, pendant 4 ans, dans le quartier Saint- Rémy à Saint-Denis pour y réaliser un film sur sa réhabilitation :
Sur la terre de Saint-Rémy (diffusé sur France 3 national, Heure Bleue, en 2017).


Sur son chemin, de la porte d’Aubervilliers à la porte de Paris à Saint-Denis, elle découvre les bords du canal Saint-Denis. Des rives en état de somnolence, suspendues à un devenir incertain. Un paysage fluvial, industriel, désert urbain en friche, cabossé, sans signalétique, qui se laisse pénétrer et vivre à sa guise, sans mode d’emploi.


Les quais se dévoilent par séquences au fur et à mesure qu’elle avance. Des étapes visuelles et mentales d’où émergent des récits de vie, de travail, d’évolutions physionomiques du paysage.
Un esprit se dégage de ces lieux.

Mais un projet phénoménal va bientôt impacter ce paysage : l’expansion de la ville, le Grand Paris et, la préparation des Jeux Olympiques en 2024.
Tout ici doit être repensé par les urbanistes, architectes et décideurs pour satisfaire les futurs habitants mais aussi les projets des milieux d’affaires, du sport international, des grandes écoles et de la recherche…


C’est donc une mémoire qui va disparaitre, celle de l’ère industrielle, des bidonvilles, des rues entières de logements ouvriers ou des quartiers d’immeubles HLM des années 60.
Mémoire d’exils, de vagues migratoires qui ont façonné́ le visage des maisons, des ruelles. Mémoire de la banlieue ouvrière traversée par le canal, cette veine reliant hommes et histoires et sur laquelle, inlassablement, les dernières péniches comme entrées en résistance continuent de livrer les matières premières sur les quais de déchargement des usines à béton …


Un chantier spectaculaire est lancé ici, au nord de la vieille capitale, d’un bout à l’autre de ce canal, au profit d’une ville nouvelle, ambitieuse, où s’inviteront tous les grands mythes de l’histoire du monde contemporain : manifestations sportives internationales, recherches scientifiques de haut niveau, universités, centre de commerces, entreprises prestigieuses de haute couture, de nouvelles technologies …

En 2019

 la carte des rives du canal est encore à l’état d’esquisse malgré l’émergence des chantiers et la disparition progressive d’anciens quartiers, et cet entre-deux est le moment du récit.

 la carte des 

rives du canal est encore à l’état d’esquisse malgré l’émergence des chantiers et la disparition progressive d’anciens quartiers, et cet entre-deux est le moment du récit.

Sophie Comtet Kouyaté décide de réaliser un travail de mémoire durant 5 années, jusqu’à l’arrivée des Jeux Olympiques en 2024, dans ce temps, cet interstice temporel où toute chose parait éphémère et où les signes de ce qui viendra commencent à faire leur apparition ici et là, sur les berges, dans les quartiers adjacents.


Les personnes rencontrées, habitants, travailleurs ou passants, sont invitées à écrire à l’occasion d’ateliers organisés dans les quartiers riverains. Ils racontent leur propre histoire, expriment leurs ressentiments, leurs attentes ou leurs espoirs face à cette révolution de leur environnement quotidien.
Sophie Comtet Kouyaté les met en scène, les filme dans leurs décors, leurs lieux. À chaque séance de travail, à chaque déplacement, elle capte des images photographiques et filmiques des berges, des quartiers, qui s’ajoutent à la collection.


Peu à peu, elle écrit le projet de film « Canal Saint-Denis, la bascule d’un paysage ». Il sera en 4 parties toutes réalisées d’ici 2024.


Elle invite Marie-Astrid Adam, dramaturge vivant en Belgique, à mener avec elle les ateliers d’écriture avec les habitants et à la suivre dans l’écriture des films.
Prise au jeu au fil de ses séjours de travail, Marie-Astrid Adam commence son propre récit de cette mutation, de ce qu’elle découvre, qui fera l’objet d’un recueil intitulé « Carnet de bord ».

Un récit multiforme

Il s’agira, tout au long de cette expérience, de 2018 à 2024, de réaliser un travail cinématographique en 4 actes, 4 films de 1 heure chacun, une série de 400 photographies et un recueil de textes qui vont tisser le récit et mettre en relief l’esprit de ces lieux, leur intériorité, l’expression intime de ceux qui l’habitent et l’imprègnent dans ce temps de mutation.

Des événements festifs

Cette immersion dans le territoire donnera aussi lieu, chaque année, à des évènements festifs ou de rencontres dans tous les lieux symboliques du canal et des quartiers qui l’entourent. Buffet thématique et artistique, interventions et performances, projections, concerts au cœur d’un musée, d’une écluse, d’une cour d’ancienne usine, d’une rue…