Avec des habitants de Saint-Denis et Auvervilliers et des athlètes olympiques et paralympiques et des textesécrits en atelier avec et par Marie-Astrid Adam
« La Trêve » propose une immersion dans un univers onirique, celui des Jeux Olympiques Antiques.
Dans l’Antiquité, les guerres et combats entre les peuples étaient interrompus pendant toute la période des Jeux Olympiques.
Le titre de cette installation peut résonner comme un voeu silencieux dans la prériode de turbulences traversée aujourd’hui. Un rêve éveillé.
" La Trêve, comme une utopie nécessaire, un rêve éveillé, est l’hommage que je veux rendre à la ville de Saint-Denis où je rencontre chaque jour des hommes, femmes et jeunes dont la vie quotidienne est à majorité contraire à l’image dégradante véhiculée dans la conscience collective.
Saint-Denis, ville multiple, empreinte comme nul part ailleurs d’une histoire et d’un patrimoine exceptionnels et, dans le même temps, inscrite dans un élan de modernité phénoménal. C’est l’énergie, le choc permanent entre patrimoine et nouveauté, entre misère, espoir et dynamisme qui m’inspire ce projet. Le titre de cette installation peut résonner comme un voeux silencieux au moment de ces préparatifs quand, autour, conflits et troubles encouragent les fractures, les replis communautaires et renforcent encore les préjugés.
Pour cette exposition, c’est par la fiction que j'installe un dialogue entre références cinématographiques des réalistes italiens qui les premiers offraient au regard l’intimité des quartiers populaires et péplums grandioses du cinéma populaire américain, aux formes picturales inspirées des peintures anciennes, des arts d'Afrique ou de créations contemporaines architecturales et de la mode. Vivre Saint-Denis, c’est voyager dans toutes ces réminiscences, ce monde sensible, cette comédie humaine animée de malheurs et de vivacité, de brutalités ou de joyeusetés qui s’expriment toujours, partout, sur les places, dans la rue.
Je veux, pour ces installations dans la basilique, lieu « mère » de cette ville quelque soit l'obédience de chacun, que le visiteur entre en connexion avec ces visages d’habitants, leur force particulière, montrant une certaine résistance tout comme celle des athlètes, portes-voix de la Seine-Saint Denis, symboles de leur espoir, d'un autre possible, et qu’ils côtoient le temps de la prise de vue.
D’abord surpris par le choix hybride des matières, des formes et des intentions, déambulant parmi les scènes, les portraits d'athlètes et d'habitants, habits de lumière, objets, tentures, amulettes, bijoux de murs, mots, il trace peu à peu le chemin du récit, le film d'une ville imaginaire, Saint-Denis ou Olympie, où tous, venus des quatre coins du monde, interprétant leur propre fiction, se seraient rassemblés, le temps d’une trêve, pour célébrer l'évènement des Jeux. »Sophie Comtet Kouyaté
Sophie Comtet Kouyaté a rassemblé, sur de grandes fresques, oriflammes, drapeaux, médaillons, des personnages habillés, grimés et mis en scène, qui évoquent les figures emblématiques de la vie sociale grecque au moment des premiers jeux d’Olympie.
Ce sont 40 habitants de Saint-Denis de tous âges, 8 athlètes olympiques et paralympiques (dont certains sont plusieurs fois médaillés olympiques ou participants aux JOP2024 comme Paméra Losange, athlétisme, Yvan Wouandji Kepmegni, cécifoot, Aladji Ba, sprint…) et 8 autres athlètes (de très hauts niveaux en basket, muay-thaï, lutte, natation et escrime) qui incarnent ces personnages.
Jeunes, adultes et sportifs cohabitent dans ces images et scènes, véritables métaphores de la ville de Saint-Denis aujourd’hui, s’offrant au regard dans une déambulation immersive.
Les objets porteurs de symboles, bijoux de murs, flammes, anges, couronnes, pupitres, bustes et médailles dialoguent avec les éléments liturgiques de la basilique aujourd’hui.
Des textes anciens et d’autres, écrits en ateliers avec et par la dramaturge Marie-Astrid Adam, viennent ponctuer et guider ce voyage, l’accompagner de récits, de découvertes et d’interprétations.
Pour faire dialoguer son interprétation de l’univers de JO antiques avec le décorum liturgique et royal de la basilique cathédrale Saint-Denis, Sophie Comtet Kouyaté installe 4 costumes monumentaux qui sont aussi supports de portraits et d’images.
Des habits aux matières et ornements détournés qui évoquent les tenues de cérémonie, la toge spartiate des gladiateurs, l’habit royal visible sur les gisant de la basilique, l’habit de prêtre, ou encore, le peignoir luxuriant des boxeurs seront exposés dans les chapelles de la crypte de la basilique dont le sol sera recouvert de terre battue pour une sensation d’immersion dans l’univers des Jeux d’Olympie.
Un de ces quatre costumes sera mis à la disposition du public. Chacun pourra s’y introduire, glisser sa tête dans un casque suspendu et se faire photographier.
SOPHIE COMTET KOUYATÉ / BIOGRAPHIE
Réalisatrice et photographe, Sophie Comtet Kouyaté vit et travaille à Saint-Denis depuis 2019. Auparavant, elle a vécu à Marseille, Paris et Lyon et a réalisé des films et séries photographiques en Afrique et au Japon. Ses thèmes de prédilection sont la ville, ses mutations et ceux qui la vivent. Les portraits qu’elle réalise en marge de ses réalisations de films documentaires font appel à ses divers expériences dans le domaine de la création de costumes et de scénographie pour le théâtre et le danse contemporaines.
Ses portraits de Dyonisiens « Dyonisien.es, des rois et des reines » (2020) et « Dyonisien.es se préparent pour les Jeux Olympiques » (2022) ont déjà été présentés entres autres au Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, au Pavillon de l’Arsenal et à l’Hôtel Particulier Montmartre à Paris, à la Villa Albertine à San Francisco et à Oakland dans le cadre de l’exposition Oakland / Saint-Denis, à la Galerie Art Z à Arles et à Paris en 2023, dans les « Vitrines de la rue de la Boulangerie » à Saint-Denis aujourd’hui.
Photographies © Sophie Comtet Kouyaté
LA PRESSE
(...) Cette exposition n'est pas seulement une rétrospective artistique ; elle est une réflexion sur les valeurs universelles que sont la paix et l'unité, des principes aussi fondamentaux hier qu'aujourd'hui. Se rendre à "La Trêve", c'est s'accorder un moment pour réfléchir à l'importance de ces idéaux, dans un cadre à la fois historique et artistique.
Bref, "La Trêve" à la Basilique Cathédrale de Saint-Denis se présente comme une belle découverte à faire, une invitation à traverser le temps et à redécouvrir les valeurs intemporelles qui unissent les peuples. Une expérience culturelle à ne pas manquer pour découvrir une sublime exposition participative et habitée au sein d'un site historique avec un beau message universel autour de la Trêve durant les Jeux Olympiques
" Déjà lieu de culte au patrimoine incontournable, la basilique Saint-Denis l'est encore davantage, elle qui accueille jusqu'au 15 septembre une somptueuse et humaniste exposition d'art baptisée La Trêve, en un clin d'oeil aux JO de l'Antiquité qui marquaient un temps de paix. Elle a été réalisée par Sophie Comtet Kouyaté. Quarante habitants de Saint-Denis et Aubervilliers ainsi que huit athlètes olympiques et paralympiques ont posé pour elle parés de blanc et or. Émouvant."
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